Le Manitoba est une province des Prairies canadiennes ayant une superficie de 649 950 km2.La province a plus de 110 000 lacs et a un climat continental en grande partie en raison de sa topographie plane. L'agriculture, située surtout dans les régions fertiles du sud et de l'ouest de la province, est vitale pour l'économie de la province, les autres principales ressources économiques étant les transports, l'industrie, l'exploitation minière, l'exploitation forestière, l'énergie et le tourisme.
Le nom « Manitoba » provient vraisemblablement du mot cri man-into-wah-paow qui signifie « le passage du Grand Esprit », et décrit le lac Manitoba, qui se rétrécit en son centre jusqu'en un étroit goulot de 800 m. À cet endroit, les vagues qui viennent se briser sur l'amas de rochers de la rive nord produisent de curieux bruits, semblables à des sons de cloche plaintifs que les Premières nations attribuairent à l'esprit Manitou battant un tambour colossal. Ce nom fut adopté à la suggestion du chef métis Louis Riel, au moment de la création de la province en 1870.
Les Assiniboines furent les premiers habitants du Manitoba. Parmi les autres nations, il y avait également les Cris nomades, qui suivaient les troupeaux de bisons et de caribous dans leurs migrations saisonnières.
Au début du XVIIe siècle, en cherchant à atteindre l'Orient regorgeant d'épices par le passage du Nord-Ouest, les Européens empruntèrent la baie d'Hudson et aboutirent au Manitoba. À l'encontre de la plupart des autres régions du Canada, c'est la partie septentrionale de la province qui fut colonisée en premier. En 1612, sous le commandement du capitaine Thomas Button, deux navires britanniques passèrent l'hiver à Port Nelson, sur la baie d'Hudson, à l'embouchure des rivières Nelson et Hayes. En 1690 et 1691, Henry Kelsey, de la Compagnie de la Baie d'Hudson, explora la région nord du Manitoba comprise entre la baie d'Hudson et la rivière Saskatchewan, près de Le Pas. Plus tard, entre 733 et 1738, une expédition, menée par le commerçant en fourrures La Vérendrye, explora les rivières Winnipeg et Rouge au long desquelles ils construisirent plusieurs avant-postes.
En 1670, le roi Charles II d'Angleterre avait octroyé à la Compagnie de la Baie d'Hudson un vaste territoire appelé Terre de Rupert. Afin de tirer profit des richesses de la région, la compagnie y établit des postes de traite des fourrures, dont les deux plus importants étaient York Factory, à l'embouchure des rivières Nelson et Hayes, et Fort Prince-de-Galles, à l'embouchure de la rivière Churchill. Ce dernier, une grande construction en pierre érigée entre 1731 et 1771, fut pris et lourdement endommagé par les Français en 1782, ce qui poussa la Compagnie de la Baie d'Hudson à construire dès l'année suivante le fort Churchill; elle y mena des opérations commerciales jusqu'en 1933.
À la même époque, un noble d'Écosse, lord Selkirk, créa la première communauté européenne à vocation agricole lorsqu'il persuada un groupe d'Écossais des Highlands dépossédés de leurs terres de venir s'établir sur un territoire qu'il avait acquis de la Compagnie de la Baie d'Hudson en 1811. Il baptisa la région Assiniboia.
La petite colonie se trouva rapidement mêlée à la guerre du commerce des fourrures et, en 1816, le gouverneur Robert Semple et 19 colons furent tués à Seven Oaks, au cours d'une bataille contre des Métis, que la Compagnie du Nord-Ouest avait incités à s'engager dans la guerre. La colonie survécut à cette épreuve, mais les incidents violents et les imbroglios juridiques finirent par appauvrir la colonie créée par Selkirk et causer la faillite de la compagnie.
Dans les années 1860, la Province du Canada, désireuse d'élargir ses frontières au nord-ouest, pria la Grande-Bretagne de racheter les terres de la Compagnie de la Baie d'Hudson comme elle l'avait fait dans le cas de la Compagnie des Indes orientales. Tout en agréant la requête, la Grande-Bretagne insista pour que le Canada fut le bailleur de fonds. Le Canada offrit alors à la compagnie 300 000 livres sterling. Celle-ci accepta la somme et obtint en plus un vingtième de toute la zone fertile de l'Ouest ainsi que les terres adjacentes à ses postes de traite.
En ce qui concerne cette transaction, les habitants de la région n'eurent pas voix au chapitre. Ils s'inquiétaient du fait qu'on avait omis de les consulter et qu'ils étaient constamment menacés, au sud, par une invasion américaine. Rien de bien précis n'avait été prévu concernant les habitants de la région de la rivière Rouge et, durant les pourparlers qui allaient décider de leur sort, un mouvement de résistance s'organisa dans la colonie. Les Métis, peuple essentiellement francophone d'ascendance européenne et autochtone, rejetèrent les propositions canadiennes par la voix de leur chef, Louis Riel. En décembre 1869, celui-ci réussit à rallier les francophones et les anglophones de la colonie et à mettre sur pied un gouvernement provisoire élu par les colons.
Les négociations entre les représentants de ce gouvernement provisoire et le gouvernement fédéral produisirent les stipulations de ce qui allait devenir la Loi sur le Manitoba, adoptée par le Parlement canadien en 1870 et par laquelle le Manitoba entrait dans la Confédération.
La nouvelle province occupait un territoire de 36 000 km2 dans la vallée de la rivière Rouge et fut appelée « la province aux dimensions d'un timbre-poste » en raison de sa configuration carrée et de sa petite taille. Son territoire s'agrandit toutefois une première fois en 1881 et une seconde fois en 1912. Il couvre maintenant 650 000 km2, et sa superficie aurait été plus vaste si le Manitoba n'avait pas perdu, en 1884, un litige avec l'Ontario dont découlent les frontières actuelles entre les deux provinces.
La colonisation agricole permit à la province de prospérer au cours des premières années de son existence. Grâce au chemin de fer et à certaines lois édictées par le Parlement à la fin du XIXe siècle, les colons en provenance de l'est du Canada et d'Europe y affluèrent.
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source : Patrimoine Canadien-pch-gc-ca