Pangnirtung
Le Nunavut est le plus grand territoire inukophone du Canada. C'est aussi le plus jeune et le plus grand des territoires du Canada.
Il fut séparé des immenses Territoires du Nord-Ouest le 1er avril 1999, par la Loi sur le Nunavut et la Loi concernant l'accord sur les revendications territoriales du Nunavut, bien que les frontières aient été établies dès 1993. C'est maintenant un territoire distinct. « Nunavut » signifie « notre terre » en inuktitut, la langue des Inuits.
Histoire
Les vestiges les plus anciens de colonisation dans l'Arctique canadien remontent à plus de 4 000 ans, lorsque la première d'une série de colonies de chasseurs franchit le détroit de Béring pour atteindre le nord du Canada. Les Inuits, qui forment plus de 85 p. 100 de la population du Nunavut, descendent de l'une de ces colonies, celle des Thulés, dont la présence remonte à au moins 1 000 ans.
Le premier contact des Inuits avec des Européens eut lieu au XIe siècle, à l'arrivée des Normands. Ces derniers furent suivis, d'abord à l'époque élisabéthaine, puis de nouveau au XIXe siècle, par d'autres explorateurs à la recherche du passage du Nord-Ouest. Plus récemment, ce fut le tour des baleiniers, des agents de traite de la Compagnie de la Baie d'Hudson, des missionnaires et de la Gendarmerie royale du Canada.
L'idée de diviser les Territoires du Nord-Ouest en deux a été proposée pour la première fois au début des années 1960, sous le gouvernement de John Diefenbaker. On avait alors déposé un projet de loi sur la division des Territoires du Nord-Ouest à la Chambre des communes. Toutefois, le projet de loi resta lettre morte, certains résidents de l'est de l'Arctique étant venus jusqu'à Ottawa, en avion, afin de rencontrer les membres d'un comité de la Chambre des communes pour dénoncer le fait que les peuples du Nord n'avaient pas été consultés sur la question.
Le gouvernement nomma une commission de trois membres chargée d'examiner l'évolution politique de l'Arctique canadien et de faire des recommandations au Parlement. La Commission Carrothers tint quelques audiences au Nord et, en ce qui concerne la division des Territoires du Nord-Ouest, recommanda d'attendre dix ans avant de réexaminer la question.
En 1971, la direction de l'Inuit Tapirisat du Canada, un organisme nouvellement créé, déclara que son objectif consistait à créer un nouveau territoire pour les Inuits de l'est de l'Arctique. Malgré les objections du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest à Yellowknife et du gouvernement fédéral, l'organisme insista pour que ses revendications territoriales soient incluses dans tout accord à venir. L'organisme parvint même à convaincre l'Assemblée législative des Territoires du Nord-Ouest de rendre ce débat public.
Le Nunavut passa sa première épreuve lorsqu'en 1982, on appela tous les habitants des Territoires du Nord-Ouest à voter à un référendum sur la question de la division. Le vote pencha en faveur des partisans de la division par 53 p. 100 contre 47. Dix ans de négociations sur la délimitation de la frontière du nouveau territoire aboutirent, en 1992, à un nouveau référendum visant la ratification des frontières. Le gouvernement du Canada accepta ensuite d'inclure la création du Nunavut dans l'accord final sur les revendications territoriales qui accordait aux Inuits la propriété de 350 000 km2 de terres. En 1993, le Parlement adopta la Loi sur le Nunavut, qui entra en vigueur le 1er avril 1999.
Le Nunavut représente environ 20 % des terres émergées du Canada, ce qui en fait la plus vaste entité politique du pays. Le territoire est administré par une Assemblée législative dont le mode de fonctionnement se fonde sur le consensus général, les 19 membres n'étant rattachés à aucun parti politique. L'employeur le plus important du Nunavut est le gouvernement, les autres principaux secteurs économiques étant les mines, la construction, le tourisme ainsi que les activités traditionnelles comme la chasse, le trappage, la pêche, les arts et l'artisanat.
Armoiries
Le 1er avril 1999, le très honorable Roméo LeBlanc, gouverneur général, accordait des armoiries au Nunavut. Les couleurs, azur et or, symbolisent les richesses de la terre, de la mer et du ciel. Sur la partie inférieure de l'écu figure un inuksuk, ces monuments de pierres qui guident les gens sur leur chemin et marquent des lieux sacrés et d'autres sites importants. Le qulliq, ou lampe de pierre inuite, représente la lumière et la chaleur associées à la famille et à la collectivité.
Dans la partie supérieure, l'arc concave de cinq cercles dorés évoque les propriétés vivifiantes du soleil et sa trajectoire au-dessus ou au-dessous de l'horizon, selon la saison. L'étoile Niqirtsituk, c'est-à-dire l'étoile polaire, sert traditionnellement de guide aux navigateurs et, de façon plus générale, représente le repère fixe et immuable du conseil des sages dans la communauté.
Au-dessus de l'écu, l'igloo représente la vie traditionnelle des gens et leurs moyens de survie. Il symbolise également les membres de l'Assemblée législative du Nunavut réunis pour le bien-être du territoire. La couronne royale représente la gouvernance par et pour tous les résidents du Nunavut et le fait que leur territoire jouit d'un statut équivalent à celui des autres territoires et provinces de la Confédération canadienne.
Le tuktu (caribou) et le qilalugaq tugaalik (narval) représentent tous les animaux terrestres et marins qui font partie du riche héritage naturel du Nunavut et qui contribuent à la subsistance de la population. La terrasse est composée d'éléments de la terre et de la mer et comprend trois importantes variétés de fleurs sauvages de l'Arctique.
Devise
NUNAVUT SANGINIVUT en français : (Nunavut notre force)
Drapeau
Le drapeau du Nunavut a été accordé par le très honorable Roméo LeBlanc, gouverneur général, le 1er avril 1999. Les couleurs, blanc, bleu et or, symbolisent les richesses de la terre, de la mer et du ciel. Le rouge représente le Canada. Tout comme sur les armoiries, on y retrouve un inuksuk et l'étoile Niqirtsituk. Les proportions du drapeau sont deux de long sur un de large.
Emblème floral
L'emblème floral du Nunavut, la saxifrage à feuilles opposées (Saxifraga oppositifolia), a été adopté à l'unanimité par l'Assemblée législative du Nunavut le 1er mai 2000. Cette fleur sauvage est une des trois variétés qui sont représentées dans les armoiries du Nunavut. Elle est aussi une des premières plantes à fleurir dans l'Arctique au printemps, et il n'est pas rare de voir dans la toundra des tapis de saxifrages mauves qui se détachent sur le blanc de la neige encore présente lorsqu'elles fleurissent.
Autres symboles territoriaux
- Oiseau :
- le lagopède alpin
- Animal :
- le chien inuit du Canada
source : Patrimoine Canadien-pch-gc-ca
Inukshuk
Bathurst Inlet
Kugluktuk